vendredi 20 avril 2012

Ghost Rider : l'esprit de vengeance


Autant vous le dire tout de suite : il est mieux que le premier. Cependant, le scénario est beaucoup plus vide, pour ainsi dire, il n'y en a pas vraiment. Mais alors...


Maybe you've heard of me...

Le scénario de ce Ghost Rider : Spirit of vengeance est très simple : Johnny Blaze sillonne le monde, tentant de maîtriser l'esprit démoniaque qui l'habite. Un jour, un moine alcoolique de nom de Monroe vient lui confier une mission : retrouver un enfant convoité par Satan, pour servir de nouvelle enveloppe corporelle. Au cours de son voyage, Johnny Blaze pourra espérer une rédemption et se débarrasser du Rider qui le hante...

Là où réside la force du film, c'est dans la qualité des effets visuels. Pour tout dire, le costume du Rider est parfait : la veste en cuir légèrement entamée par le feu, la chevelure flamboyante du crâne et la moto, certes pas du tout fidèle au comics, laisse échapper les soupirs vrombissant d'un enfer endormi dans la carlingue, donnent au personnage une classe folle. Et que dire des longues traînées de fumée noire qui ferait pâlir un mineur chilien ? Vraiment cet opus est une vraie réussite graphique, qui corrige violemment les erreurs du premier film, se dotant de scènes de poursuites rythmées, où l'on reconnaîtra la caméra hyperactive de Neveldine et Taylor, symbole des Hyper Tension.


"Genre : gros lance-flammes, énorme !"

Le film n'ira pas vraiment plus loin. On appréciera quelques passages animés, techniquement étonnants, autre trouvaille graphique qui permet d'entretenir l'oeil du spectateur, qui racontent quelques histoires : dès le début replaçant l'histoire avec une note d'humour, puis celle d'un ange maudit qui aurait toujours une lueur d'âme en lui (histoire proche de celle de Johnny Blaze). Tout ceci sera entrecoupé de quelques blagues potaches (la manière de pisser du Rider), de la grosse scène d'action du film, qui se passe dans une carrière, où le Rider, plus invincible que jamais se prendra une roquette dans la tronche et ira transformer un engin de chantier en Golem de lave dégoulinant, pour au final presque buter tout le monde, et d'un mini road-movie où Blaze pourra protéger et rigoler avec le petit garçon et sa maman. Si on espérait des papas d'Hyper Tension des moments trashs et grand-guignolesques, on sera déçu. Même si l'action prend pas mal le dessus, cela restera un film plus pour enfant...


Nicolas Unleashed

Et Nicolas Cage dans tout ça ? Bah justement, il est fidèle à lui-même, et se permet d'en faire des tonnes, entre tronches d'ahuri déphasé complètement imbibé, ou schizo incontrôlable, on a l'embarras du choix. Cette palette d'expressions sera mise à l'épreuve dans une scène d'interrogatoire, où Blaze s'apprête à laisser sortir le Rider, qui a une sacré carence en âmes ces derniers temps. Après avoir obtenu les informations nécessaires, Blaze se barre en moto, mal de crâne abominable et laisse exploser sa colère, sa folie, et ses tronches improbables. Avec une note de cartoon, bien sur, signé Neveldine et Taylor. Il en fait sans doute trop pour le personnage du comics, légèrement plus sobre et torturé. Mais la part libre laissée à l'interprétation de l'acteur et des réalisateurs, ignorants de l'oeuvre originelle, est une des raisons qui font de ce film une bouée de sauvetage à la franchise.


On se revoit en Enfer !

Cet opus aurait fait un très bon premier film pour la franchise. A mon avis, les réalisateurs auraient put se lâcher un peu plus par la suite. En tout cas, ils auront réussi à faire renaître le Rider et lui donner le peu de fierté qu'il méritait, et pour tout dire : une sacré gueule. Les vrais (vrais vrais je veux dire) fans du comics pourraient être déçus. Mais Neveldine et Taylor nous laissent avec ce Ghost Rider : Spirit of vengeance, un bel exercice de réalisation et un bon divertissement. Je vous donne donc rendez-vous dans 5 ou 7 ans, pour la sortie de Ghost Rider 3 : Hell driver rises, sous la houlette de Michel Gondry, pourquoi pas...

Pour finir, le site Fluctuat.net a rendu un petit hommage aux pétages de plombs de Nicolas Cage : Nicolas Cage en 4'33" de silence

jeudi 12 avril 2012

Rec 3 : Genesis


Cette semaine sortait Rec3 de Paco Plaza (sans Jaume Balaguero). Le film a généralement été critiqué, jugé comme très décevant. J'ai cependant été très chamboulé en sortant de la séance. Je m'explique.


A romantic comedy. With Zombies.

Rec est une série dont je suis extrêmement fan, au même titre que les Hostel. Là où de nombreuses personnes avaient craché sur Rec2, j'y avais accordé un qualité, pas égale, mais totalement respectable par rapport au premier épisode. Alors que Paranormal Activity s'enfonce dans une espèce d'histoire sans réellement de surprise, Rec s'amuse à titiller les sens des spectateurs en alternant les types de caméras, ce qui donne généralement un excellent rythme aux films. C'est le cas dans les 20 premières minutes de ce Rec3, où l'on alterne camera mini DV, camera cinéma HD, puis téléphone portable dégueulasse, jusqu'à ce que Koldo (le jeune marié de l'histoire) brise dans un excès de colère et d'indignation, la caméra cinéma d'Atun, cinéaste de filmax venu immortalisé le plus beau jour de leur vie. Ensuite peut commencer Rec3, avec pour la première fois l'apparition d'un titre officielle sur un écran noir, accompagné d'une musique angoissante. Un vrai coup de génie.


"Eteins cette foutue caméra"

Il semble alors que les réalisateurs ont voulu s'affranchir de ça avec ce troisième opus ; de leur marque de fabrique visuelle, en se réappropriant un autre moteur de leur saga, qui est l'humour, ainsi que l'exagération qui créée l'inattendu. Rec2 nous avait embarqué dans un délire d'exorcisme que peu ont apprécié. Dans Rec3, on revient à un film de zombies plus classique, où ils marchent la plupart du temps, et on fait combattre Koldo en armure de chevalier, et Clara la mariée ensanglantée avec une tronçonneuse. On pense directement à des références sorties des 80's comme les Evil Dead de Sam Raimi, ou aux héroïnes de SF couillues comme Ellen Ripley ou Sarah Connor ; la femme guerrière, fantasme éternel du geek, dans lequel Leticia Dolera (trop belle) excelle. Tout ce joyeux bordel saupoudré d'un super prêtre qui use et abuse des versets de la bible pour friter les zombies, ainsi que de John l'éponge, Bob l'éponge de supermarché qui anime toute sorte d'évènements, qui doit son patronyme à cause de problèmes de copyright.



C'est donc dans cette direction que Paco Plaza a choisi d'aller. Le film tend à nous raconter une histoire passionnée, de véritable amour, une tragédie pour ainsi dire (on se doute assez vite de l'issue du Schmilblick) dont les 15 dernières minutes tiennent quand même relativement en haleine. Le film n'apportera pas vraiment de réponses... autant dire rien de plus à la saga. Au début du film, l'oncle rigolo de la famille, vétérinaire, explique qu'il s'est fait mordre par un chien très enragé, d'où sa vilaine blessure et l'infection qui s'en suivra... ensuite on continuera dans le délire religieux, avec une histoire d'anges arrivés sur Terre pour l'apocalypse (haha Rec4), ce qui reste, au final, toujours assez flou.

Je le recommande cependant aux fans de Rec et du genre, car il reste un bel hommage au film d'horreur. Malgré quelques retenues et maladresses, Rec3 reste une suite ambitieuse qui surprend par son originalité dans la saga.


Es mi dia. ES MI DIA !!!