lundi 28 mai 2012

Cosmopolis




Avant la projection du film, les vannes sur Robert Pattinson fusent. On parle de Twilight, on envisage un cameo de Kristen Stewart, on sort des répliques, on mate le public de la salle pour jauger la moyenne d'âge, la team Jacob vient de rentrer, un mec accompagne sa copine parce qu'elle aime bien Robert... Puis le film commence. Robert Pattinson apparaît : on est d'abord fasciné, puis tenté, ensuite hésitant, finalement c'est la révélation.

« I want a haircut »

Eric Packer est un golden boy de New York, il a 28 ans, multi-millardaire. Planté devant un bâtiment avec son garde du corps, il attend. Il veut une nouvelle coupe de cheveux. Mais pas dans le coin. Plus loin...
Alors Eric Packer s'engouffre dans sa limousine et nous embarque pour un voyage à travers la ville de New York, ébranlée par la visite du président et par les émeutes de Wall Street, la crise... Dans la voiture, aucun bruit, on entendrait presque le silence. Packer siège sur son trône, voyant l'argent défiler devant ses yeux, sur des écrans bleus, bourrés de chiffres et de statistiques. On a l'impression d'être à des millions de kilomètres de la terre, sur le nostromo, ou personne ne vous entendrait crier. Lorsque la vitre se baisse, on revient sur Terre, le bruit de la ville, les taxis, les fast food. Eric Packer représente cette entité, qui régit le monde dans notre dos, qui vit en décalage, le jour, la nuit, tout le temps. Il passe sa journée à discuter du Yuan qui dégringole, des gens, de l'univers, d'un monde où le rat devient une unité de monnaie, à des kilomètres de notre misérable existence. Nous l'accompagnons dans les 24h de cette journée, rencontrant des génies des mathématiques, plus jeunes que lui, qui lui donnent leur avis sur la situation mondiale, des femmes qu'il se tape dans le dos de sa récente épouse, chaque personnage créant un moment de la journée unique, mais toujours prétexte à s'interroger sur sa propre condition, et sur le monde qui s'écroule... peu à peu...
Comme si cela ne suffisait pas, Packer a l'impression qu'on le traque, qu'on veut le tuer... 

Certes c'est un des points qui pourraient nuire au film. Trop de dialogues incompréhensibles, qui ne participent pas vraiment au déroulement de l'intrigue. Intrigue par ailleurs tout aussi inexistante. Le film développe une ambiance, parfois longue, lourde, superficielle, à l'image bien sûr du personnage et de son monde. Un personnage tellement réglé au rythme de ses chiffres, que la frontière entre le contrôle et l'anarchie, l'aléatoire se fait mince. Une ambiance rythmée par l'incroyable bande-originale d'Howard Shore (avec la participation de Metric), qu'on ne cesse d'écouter en boucle, probablement du au choc reçu après le film. Là où la bande-annonce laissait entrevoir sexe, débauche et violence à tout va, on retrouve peu de ça dans l'objet final. Le film questionne, reste dans la tête. Trop contemporain ou trop froid, à l'image du sujet, on ne ressortira pas indifférent. Au même titre que la frontière qui sépare le contrôle de l'anarchie, celle qui sépare le chef-d'oeuvre de l'abominable bouse est encore plus fine selon les critiques. Cronenberg aura au moins réussi à donner un excellent rôle à Pattinson, pas extraordinaire mais montrant des qualités d'acteur indéniables.

« BANG !»

dimanche 27 mai 2012


J-3
Dans 3 jours, Prometheus arrive enfin. Le film que j'attendais le plus cette année et pour lequel je n'en pouvais plus de compter les jours. Il arrive. C'est presque comme si il était là et j'ai peine à le croire. L'occasion de m'apercevoir qu'aucun article sur la saga créée par Ridley Scott n'avait été fait sur  ce blog. 


ALIEN 
Le 8ème Passager



 La forme ovoïde sombre aux reflets vert fluo sur fond de ténèbres... Cette jaquette me fascinait alors que je me baladais, tout jeune, dans le rayon SF/Fantastique/Horreur de mon vidéo club préféré. Je ne savais pas ce que c'était, je savais à peine lire le slogan "Dans l'espace personne ne vous entend crier.". J'ai vu ce film pour la première fois par hasard, j'avais 8 ans. Je suis resté scotché devant ces images aux teintes si caractéristiques, entre le vert au reflets jaunâtres et les ténèbres bleutées... et je me souviens de ce monstre sans yeux, cet être luisant et suintant au sifflement chuintant semblant se déplier et se dérouler jusqu'à devenir gigantesque. Et j'ai gardé ces souvenirs jusqu'à ce que je puisse louer la vhs moi même, 4 ans plus tard et voir ce film de façon plus intense et mature.





Rappel rapide de l'histoire que tout le monde connait déjà mais qui permettra juste de repréciser certains termes propres à la "mythologie" Alien dont au moins un que l'on retrouve dans Prometheus.
En 2122, l'équipage du Nostromo, navire spatial de commerce s'en retourne vers la Terre au grand plaisir de son équipage, nostalgique de leur planète natale. Mais ils reçoivent en cours de chemin un signal qui va leur faire faire une escale sur une planète isolé sur laquelle ils vont trouver l'épave d'un vaisseau circulaire (cf la bande annonce de Prometheus) qu'ils vont explorer. Dans une salle immense, habité par un cadavre humanoïde démesuré, à la cage thoracique explosée,  assis sur une sorte de télescope (le Space Jockey, cf la bande annonce de Prometheus également, qui devrait nous en dire plus sur cet être), le membre de l'équipage Kane (John Hurt) va tomber sur une énorme et très étrange quantité d'oeufs. En examinant un, celui ci va s'ouvrir, laissant s'échapper une créature arachnoïde,  ultra rapide et agressive, enroulant ses 8 pattes et sa queue autour du crane de Kane. Ramené inconscient à bord du Nostromo, le parasite toujours enlacé inexorablement autour de son visage, Kane provoque un mélange de peur et de tristesse confinant à la panique au sein du groupe. Au bout de plusieurs longues heures, ce parasite, le "facehugger" se détache de lui même et retombe, inerte, sans vie. Kane semble aller mieux, beaucoup mieux et l'ensemble de l'équipage rassuré et apaisé retrouve une ambiance presque festive en se réjouissant à table en pensant à leur destination convoitée. C'est la que Kane est pris de  convulsions, se tord sur lui même, se contracte, devient incontrôlable sous l'emprise d'horribles spasmes, finissant par s'éjecter de ses collègues pour finir sur la table, hurlant de douleur, sa cage thoracique craquant sous les coups d'une chose semblant sortir de son corps... C'est là qu'une créature transperse son abdomen, montrant sa face sans yeux sanguinolente à l'assemblée déconfite avant de surgir hors de la carcasse de son infortuné ex-hôte, troquant ses entrailles  pour celles  vaisseau, plus adaptées à ses futurs dimensions.  Cet être était un bébé, appelé "chestburster", amené à grandir et à décimer tout l'équipage un à un, ces derniers mettant tout en oeuvre pour l'anéantir à l'exception de l'officier Ash (Ian Holm) , le cyborg ou "synthétique" chargé du maintient des procédures et au faux semblant de bienveillance sur le groupe, semblant cacher des connaissances et des intentions  étranges vis à vis de ce monstrueux tueur tortueux et ténébreux.






Je n'ai pas franchement de critique à faire de ce film tant tout a déjà été dit, et c'est pour ça que je préfère raconter un peu de ma fascination pour l'oeuvre de Ridley Scott qui en un film s'est imposé comme un des maîtres de la science fiction, du fantastique et de l'horreur. Ce huis-clos étouffant à la limite du suffocant le long de conduite d'aération sirupeuses et suintante sur fond de plic-ploc réguliers et stressants, porté par une bande sonore terriblement absorbante.




Un chef d'oeuvre impérissable à l'atmosphère inimitable offrant à une jeune actrice un rôle inoubliable qui en viendrait presque à lui subtiliser sa véritable identité, et ce, principalement parce que Sigourney Weaver est et restera par la suite l'actrice parfaite pour ce personnage, Ellen Ripley, avec ses yeux emprunts à la foi de peur panique et de détermination destructrice.
Un film magnifique et inclassable.


ALIENS Le Retour

Envisager une suite était quasiment inévitable, mais je pense que si j'avais eu l'age requis à l'époque, j'aurais douté des capacités de James Cameron à offrir une continuité potable à l'oeuvre de Ridley Scott. Ça me parait étrange même de dire ça alors que ce film, Aliens Le Retour est, d'un point de vu strictement subjectif et totalement affectif, presque un chouïa au dessus de l'oeuvre d'origine. Je dis ça parce que ce fut une de mes premières VHS et que bien avant d'acquérir Le 8ème passager et de pouvoir le voir à nouveau pour redonner vie à tous ces souvenirs que j'en gardais, j'ai vu, vu, vu et revu ce second opus de la saga d'Ellen Ripley face aux xenomorphs hostiles, griffus, et aux dentiers multiples. Je ne m'en lassais pas et revivais chacune des scènes avec la même intensité en m'enfermant dans le noir pour profiter de cette atmosphère propre d'une façon étrangement commune à Ridley Scott et  James Cameron.



2179. Une navette errant au fin fond de l'espace est récupérée par une chance inouïe et rapatriée sur une station spatiale militaire. Ellen Ripley y est retrouvée et  réanimée, sortant de cryogénisation et reprenant conscience 57 ans plus tard, seule survivante avec son chat, Jones. Les agents de la compagnie Weyland-Yutani, dirigeant le trafic et propriétaires de cette station ne semblent pas croire  un mot de l'histoire de monstre farfelue de Ripley, qui va s'acharner corps et âme à tenter de se faire entendre, surtout lorsqu’elle apprend que la planète d'origine a été colonisée, là même où  son coéquipier Kane avait été la première victime, découvrant les oeufs. S'en suit une descente sur la planète en question, LV4-26, avec laquelle tout contact est soudainement coupé et qui semble étrangement déserte.
Ellen sait. Elle y va la peur au ventre, à peine sortie d'un sommeil sans rêve pour se retrouvée plongée dans  son pire cauchemar,  entourée d'une équipe de marines prenant l'histoire pour une partie de rigolade... jusqu'à ce que...




Ces film, mis côte à côte,   sont pour moi deux  films absolument parfaits et indémodables dans leur genre, le deuxième prolongeant le premier en privilégiant le coté "action - punchy" voir un brin jeu vidéo à la Doomlike, pour l'amputer légèrement de la dimension huis-clos oppressant du chef d'oeuvre de Scott. Mais Cameron ne se contente pas de ça, il garde "l'esprit" et "l'atmosphère" Alien dans un respect total, ouvrant le huis-clos vers une déambulation de rats traqués dans des couloirs sombres et humides, inhospitaliers et anxiogènes, un labyrinthe mortel dont le minotaure s'avère être une des plus grandes réalisations en matière d'effets spéciaux animatroniques que le cinéma nous ait offert, ainsi qu'une icone de plus et désormais "inaliénable" de l'univers Alien : La Reine Alien. Véritable chef d'oeuvre d'élaboration des studios Stan Winston, ce monstre de 1986 n'a pas pris une ride et, bien au contraire gagne en charme avec le temps.




James Cameron installe sa marque de fabrique après son Terminator de 1984 comme le réalisateur génie de l'incroyable au visuel époustouflant tout en prolongeant l'oeuvre de Ridley Scott sans l'entamer. Il lui offre sa patte et ses petits rajouts, avec un brin de plus dans la mythologie Alien, ouvrant des perspectives à cet univers si riche, et surtout, permet au personnage d'Ellen Ripley de s'affirmer réellement dans une dimension réelle de femme guerrière obstiné et prête à tout, gardant autant de hargne pour sauver sa vie que pour la risquer, encore une fois magnifiquement interprétée par une Sigourney Weaver absolument parfaite. Une continuité. Ces deux films relativement différent sans l'être réellement s’enchaînent à merveille, l'un étant le complément de l'autre et inversement. Chef d'oeuvre.


ALIEN³


Le troisième. Le controversé Alien 3 (s'écrivant Alien³)  de David Fincher. 
Controversé parce que pour beaucoup  en deçà de l'ampleur des deux premiers, tant pour les accrocs de l'oeuvre originel que pour les fan inconditionnel et fiers défendeurs de sa suite. Il est vrai que le film pêche un peu par plusieurs points, et tente la carte d'étonner les fans,  souffrant d'une hésitation entre l'animatronique et le tout début des effets d'images de synthèse (ayant plutot mal vieillit mais heureusement se faisant rares),  prenant le risque de nous montrer une Ellen Ripley légèrement revisitée, faisant des choix relativement personnels en la plongeant dans cet univers barbare carcéral à l'atmosphère proche d'un Mad Max. 






Ripley se retrouve à nouveau abandonnée, Newt, Hicks et les restes de Bishop ayant périt dans le crash de leur navette sur une planète-prison, sorte d'Alcatraz spatial ou se trouvent les pires rebuts de l'humanité. Seulement elle ne se crash pas totalement seule  et un "visiteur" va de nouveau foutre le bordel, transformant les gros durs de taulards, tueurs, violeurs, dealers et autres en fillettes apeurées. Étrangement, le xénomorphe semble ne pas vouloir faire de mal à Ellen cette fois...



Pour faire simple, j'adore ce film. Je suis d'accord sur le fait que pris séparément, il est de moindre importance que les deux premiers, mais vu dans une continuité, il se trouve être la conclusion parfaite d'une trilogie d'exception. L'esthétique et les ambiances de David Fincher (clairement reconnaissable) collant parfaitement à cette saga, dans une continuité amenée presque comme évidente,  évoluant petit à petit de l’aseptisé  spatial du premier au crade, rouillé et post-apo de ce troisième. 

Fincher appuie à sa manière le personnage de femme guerrière de Ripley, lui rasant le crane en lui donnant un air très masculin, puis la transforme en véritable meneuse d'hommes, allant jusqu'à en faire une sorte de  chef de guerre et de stratège. Elle connait la bête, à chaque fois un peu plus et au fin fond des abysses de la peur, c'est au final elle qui reste la plus lucide. 













Puis il y a l'alien. Là aussi, le réalisateur apporte sa touche nouvelle au mythe. Cette fois, la créature ne sort pas d'un humain mais d'un chien (une sorte de yak ou buffle local dans la version Director's cut, version qui a mon sens est moins bonne que la version ciné)  et est légèrement différente, Ripley disant "n'en avoir jamais vu des  comme ça." L'alien est plus rapide, coure sur les murs et se faufile comme une anguille, transformant chaque conduit d'aération et chaque recoin de cet amas de taules putrides en un terrier mortel d'une araignée toujours en quête de sang.



Le final grandiose reste à mon sens la clôture parfaite de ce qui  est toujours et restera la plus grande trilogie de euh.. Science Fiction/Fantastique/Horreur, une trilogie inclassable pour un mythe inoubliable. Ellen n'a vécu depuis des dizaines d'années que pour anéantir cet être sanguinaire, la suivant où qu'elle aille, ne lui laissant aucun répit. Il était normal qu'il se retrouvent aussi pour une dernière fois dans la mort, dans un face  à face de Reines. 





ALIEN 4 : Resurrection 


Le 4ème et dernier opus de la  saga réalisé par notre Jean-Pierre Jeunet national et le seul que j'ai pu voir au cinéma. 

Ce film fait bel et bien partie  de la saga, il ne lui fait pas d'ombre et est  bourré de bonnes idées. Le personnage de Ripley est à nouveau réinventé, cette fois ci étant reconstituée par clonage à partir d'une goutte de sang. Cette Ripley est habité par l'instinct du xénomorphe qu'elle connait mieux que jamais, ayant dans ses propres veines du sang empli des gènes d'une Reine de cette race chasseresse et mortelle. 
La prestation de Sigourney Weaver est encore une fois parfaite, s'imposant comme la Reine de SA saga, écrasant les autres personnages (pourtant nombreux) qui le ponctuent. 
Les aliens qui  nagent, Ellen surpuissante, reniflant comme un loup affamé... c'était des idées qui font de ce film quelque chose de toujours cool à regarder et plus simplement réellement bon.



Mais... pouvait-on réellement redonner vie à Ripley de cette façon ? Après le final du 3 ? J'ai toujours un peu de mal  à considérer Alien comme une quadrilogie tant les trois premiers sont une continuité sublime vers une fin parfaite semblant s'imposer d'elle même au final comme évidente. 
Le 4 est embourbé dans cette "mauvaise idée" qui lui était nécessaire : Le clonage de Ripley qui fait que nous n'avons  finalement pas affaire à la réelle Ripley, mais un des multiples essaies de sa reconstitution. A cela s'ajoute le clou du spectacle avec  l'alien "humain" pour contrebalancer Ripley, l'humaine "Reine alien" qui tient plus du  gentil bonus  que du réel apport à la  mythologie Alien. 


Et c'est comme ça que ce 4 s'impose. Un bonus de choix pour les fans de la saga. Une belle réalisation qui offre à Sigourney Weaver un ultime rôle dans la peau de son double identitaire. 

Et c'est toujours plaisant. 

lundi 21 mai 2012






JACK BROOKS
 TUEUR DE MONSTRES 

Lançant ça pour passer le temps d'une soirée interminablement chiante, je m'attendais pas franchement à ce que ça change la donne. Et là, bonne surprise, je suis tombé sur un gros nanar bien gras et sirupeux. Mais attention, nanar, pas navet, et bon nanar de surcroît !
Bon, Jack Brooks Monster Slayer est un petit film sans prétention et peu aguicheur de premier abord, un truc direct to dvd passé presque inaperçu mais doté d'une carte incroyablement savoureuse à son jeu : L'excellent et éternel Robert Englund (l'acteur incarnant Freddy dans la saga du même nom ou The Nightmare on Elm Street)


C'est l'histoire d'un gamin qui a vu ses parents se faire bouffer par un monstre velu lors d'une partie de camping dans les bois. Depuis, une quinzaine d'année plus tard, il a oublié tout ça et est devenu un ado extrêmement turbulent et au self-control inexistant, éclatant de colère pour un rien et piquant des crises de rage, incapable de se canaliser, nous offrant quelques scènes presque (volontairement) hilarantes, comme lors de ses entretiens avec son (très patient) psy. Un soir, le prof de biologie/chimie de Jack, le professeur Crowley, incarné par un Robert Englund toujours aussi génial ici dans une auto-dérision des plus savoureuses, demande à Jack, bossant comme plombier à coté de ses cours,  de venir déboucher son arrivée d'eau dans sa nouvelle bâtisse qu'il vient d'acheter, demeure au passé douteux gonflé de superstitions étranges. Les brefs et violents travaux de Jack sur la conduite d'eau auront pour seul résultat de libérer  une entité vaporeuse prenant possession du professeur pendant la nuit et le forçant à déterrer un coeur mystérieux enfermé dans une caisse enterrée dans le jardin pour l'avaler... Dès lors, le prof revient avec un comportement de plus en plus bizarre, et terriblement affamé.





Un pur nanar oui. Pas prise de tête, avec quelques répliques marrantes et bourrés de scènes cocasses jusqu'au final à la fois délirant et défoulant. On pourra reprocher au film de concentrer ce que l'on a dans le titre que sur ses 30 dernières minutes, dans lesquels Jack canalise sa colère enfouie en tabassant du monstre pustuleux et tentaculaire,  mais le reste est garni par une interprétation relativement drôle et cool des acteurs, principalement pour ceux qui (encore une fois) ont eu l'occasion d'apprécier (ou d'avoir complètement adoré)  ce type mythique qu'est Englund.

Truc marrant (enfin moi j'ai trouvé ça marrant), au début j'me suis dit "merde, on dirait la musique du Seigneur des Anneaux !" et après le film j'suis allé voir le compositeur qui n'est autre que Ryan Shore, le neveu d'Howard Shore, le compositeur de la miraculeuse adaptation de Peter Jackson.



WAR HORSE 

J'adore le cinéma de Spielberg, il a réalisé plusieurs de mes films favoris dont  trois que je place tout en haut de la barre, mais je dois bien avouer que depuis  la fin des années 90, il ne convainc plus. Depuis The Lost World et  malgré une productivité extrêmement active, il est difficile de retrouver le Spielberg qui  nous faisait rêver enfant.
En presque 15 ans, il n'y a réellement que Minority Report et La Guerre des Mondes que j'ai vraiment aimé, deux perles à l'arrière gout du génie que je regrette tant et, n'en démordant pas, j'attend toujours aujourd'hui son nouveau retour.
J'ai regardé Cheval de Guerre sans trop de conviction, le sujet ne m’intéressant  à priori que peu.

Donc War Horse, c'est l'histoire d'une amitié entre un cheval et le gosse qui l'a élevé, une amitié qui va être déchiré par la guerre, les arrachant l'un à l'autre. Mais ce n'est pas que ça. Albert, le personnage principal n'est au final que peu présent dans le  film qui laisse la part belle au seul vrai héros de l'histoire, Joey, le cheval. On le suit donc au fil d'un long voyage aux travers d'un paysage en guerre, entre plaines de désolation et îlot de douceur. Joey va faire des rencontres et se montrer un canasson des plus exceptionnels, courageux et valeureux, intelligent et fougueux, poussé par une hargne de vivre et une obstination inébranlable à l'image de son jeune maître. Une fable qui a pour héros cet être particulièrement magnifique.


Alors, pour commencer avec ce qui dérange direct dans ce film, et à mon sens son plus gros défaut, c'est que tout l'monde parle la même langue ! Allemands, anglais, français parlent la même langue. Surement un choix obligatoire à faire lorsqu'on se retrouve sur l'embranchement du réel drame de guerre et du beau film familiale voir conte de noël. Un choix qui semble qu'à peine assumé.
Pour le reste.. et c'est de loin ce qui importe, ce film est une claque visuelle et de mise en scène presque conventionnelle quand on voit le réalisateur, qui semble prononcer une nouvelle marque picturale depuis  La Guerre des Mondes ou Munich. L'esthétique est tout bonnement magnifique, chaque plan se faisant un nouveau tableau, confinant au sublime sur les scènes finales. Bien sur, (n'ayant pas lu le livre,  je n'ai aucune idée du niveau de respect de l'adaptation) c'est du Spielberg, pas forcément comparable à ses plus grands films non, mais du bon Spielberg, avec tous les défauts qu'on peut lui trouver, comme le tire-larmes parfois à l'excès et les qualités qu'on ne peut à aucun moment nier, tant sur la beauté de l'image que de la mise en scène.




Un film qui  pourra en gaver beaucoup, et un film qui en fera chialer beaucoup d'autres. Il est long, parfois trop "hésitant" et jouant sur des facilités propres à Spielberg pour vous déshydrater par les yeux. Mais il est aussi superbe, magnifique, accompagné par une partition sublime d'un John Williams retrouvé et chopera violemment à la gorge les amateurs de  chevaux à coup sur. Et les autres d'ailleurs. J'avais que peu d'admiration pour les chevaux, avant.

vendredi 18 mai 2012

vendredi 20 avril 2012

Ghost Rider : l'esprit de vengeance


Autant vous le dire tout de suite : il est mieux que le premier. Cependant, le scénario est beaucoup plus vide, pour ainsi dire, il n'y en a pas vraiment. Mais alors...


Maybe you've heard of me...

Le scénario de ce Ghost Rider : Spirit of vengeance est très simple : Johnny Blaze sillonne le monde, tentant de maîtriser l'esprit démoniaque qui l'habite. Un jour, un moine alcoolique de nom de Monroe vient lui confier une mission : retrouver un enfant convoité par Satan, pour servir de nouvelle enveloppe corporelle. Au cours de son voyage, Johnny Blaze pourra espérer une rédemption et se débarrasser du Rider qui le hante...

Là où réside la force du film, c'est dans la qualité des effets visuels. Pour tout dire, le costume du Rider est parfait : la veste en cuir légèrement entamée par le feu, la chevelure flamboyante du crâne et la moto, certes pas du tout fidèle au comics, laisse échapper les soupirs vrombissant d'un enfer endormi dans la carlingue, donnent au personnage une classe folle. Et que dire des longues traînées de fumée noire qui ferait pâlir un mineur chilien ? Vraiment cet opus est une vraie réussite graphique, qui corrige violemment les erreurs du premier film, se dotant de scènes de poursuites rythmées, où l'on reconnaîtra la caméra hyperactive de Neveldine et Taylor, symbole des Hyper Tension.


"Genre : gros lance-flammes, énorme !"

Le film n'ira pas vraiment plus loin. On appréciera quelques passages animés, techniquement étonnants, autre trouvaille graphique qui permet d'entretenir l'oeil du spectateur, qui racontent quelques histoires : dès le début replaçant l'histoire avec une note d'humour, puis celle d'un ange maudit qui aurait toujours une lueur d'âme en lui (histoire proche de celle de Johnny Blaze). Tout ceci sera entrecoupé de quelques blagues potaches (la manière de pisser du Rider), de la grosse scène d'action du film, qui se passe dans une carrière, où le Rider, plus invincible que jamais se prendra une roquette dans la tronche et ira transformer un engin de chantier en Golem de lave dégoulinant, pour au final presque buter tout le monde, et d'un mini road-movie où Blaze pourra protéger et rigoler avec le petit garçon et sa maman. Si on espérait des papas d'Hyper Tension des moments trashs et grand-guignolesques, on sera déçu. Même si l'action prend pas mal le dessus, cela restera un film plus pour enfant...


Nicolas Unleashed

Et Nicolas Cage dans tout ça ? Bah justement, il est fidèle à lui-même, et se permet d'en faire des tonnes, entre tronches d'ahuri déphasé complètement imbibé, ou schizo incontrôlable, on a l'embarras du choix. Cette palette d'expressions sera mise à l'épreuve dans une scène d'interrogatoire, où Blaze s'apprête à laisser sortir le Rider, qui a une sacré carence en âmes ces derniers temps. Après avoir obtenu les informations nécessaires, Blaze se barre en moto, mal de crâne abominable et laisse exploser sa colère, sa folie, et ses tronches improbables. Avec une note de cartoon, bien sur, signé Neveldine et Taylor. Il en fait sans doute trop pour le personnage du comics, légèrement plus sobre et torturé. Mais la part libre laissée à l'interprétation de l'acteur et des réalisateurs, ignorants de l'oeuvre originelle, est une des raisons qui font de ce film une bouée de sauvetage à la franchise.


On se revoit en Enfer !

Cet opus aurait fait un très bon premier film pour la franchise. A mon avis, les réalisateurs auraient put se lâcher un peu plus par la suite. En tout cas, ils auront réussi à faire renaître le Rider et lui donner le peu de fierté qu'il méritait, et pour tout dire : une sacré gueule. Les vrais (vrais vrais je veux dire) fans du comics pourraient être déçus. Mais Neveldine et Taylor nous laissent avec ce Ghost Rider : Spirit of vengeance, un bel exercice de réalisation et un bon divertissement. Je vous donne donc rendez-vous dans 5 ou 7 ans, pour la sortie de Ghost Rider 3 : Hell driver rises, sous la houlette de Michel Gondry, pourquoi pas...

Pour finir, le site Fluctuat.net a rendu un petit hommage aux pétages de plombs de Nicolas Cage : Nicolas Cage en 4'33" de silence

jeudi 12 avril 2012

Rec 3 : Genesis


Cette semaine sortait Rec3 de Paco Plaza (sans Jaume Balaguero). Le film a généralement été critiqué, jugé comme très décevant. J'ai cependant été très chamboulé en sortant de la séance. Je m'explique.


A romantic comedy. With Zombies.

Rec est une série dont je suis extrêmement fan, au même titre que les Hostel. Là où de nombreuses personnes avaient craché sur Rec2, j'y avais accordé un qualité, pas égale, mais totalement respectable par rapport au premier épisode. Alors que Paranormal Activity s'enfonce dans une espèce d'histoire sans réellement de surprise, Rec s'amuse à titiller les sens des spectateurs en alternant les types de caméras, ce qui donne généralement un excellent rythme aux films. C'est le cas dans les 20 premières minutes de ce Rec3, où l'on alterne camera mini DV, camera cinéma HD, puis téléphone portable dégueulasse, jusqu'à ce que Koldo (le jeune marié de l'histoire) brise dans un excès de colère et d'indignation, la caméra cinéma d'Atun, cinéaste de filmax venu immortalisé le plus beau jour de leur vie. Ensuite peut commencer Rec3, avec pour la première fois l'apparition d'un titre officielle sur un écran noir, accompagné d'une musique angoissante. Un vrai coup de génie.


"Eteins cette foutue caméra"

Il semble alors que les réalisateurs ont voulu s'affranchir de ça avec ce troisième opus ; de leur marque de fabrique visuelle, en se réappropriant un autre moteur de leur saga, qui est l'humour, ainsi que l'exagération qui créée l'inattendu. Rec2 nous avait embarqué dans un délire d'exorcisme que peu ont apprécié. Dans Rec3, on revient à un film de zombies plus classique, où ils marchent la plupart du temps, et on fait combattre Koldo en armure de chevalier, et Clara la mariée ensanglantée avec une tronçonneuse. On pense directement à des références sorties des 80's comme les Evil Dead de Sam Raimi, ou aux héroïnes de SF couillues comme Ellen Ripley ou Sarah Connor ; la femme guerrière, fantasme éternel du geek, dans lequel Leticia Dolera (trop belle) excelle. Tout ce joyeux bordel saupoudré d'un super prêtre qui use et abuse des versets de la bible pour friter les zombies, ainsi que de John l'éponge, Bob l'éponge de supermarché qui anime toute sorte d'évènements, qui doit son patronyme à cause de problèmes de copyright.



C'est donc dans cette direction que Paco Plaza a choisi d'aller. Le film tend à nous raconter une histoire passionnée, de véritable amour, une tragédie pour ainsi dire (on se doute assez vite de l'issue du Schmilblick) dont les 15 dernières minutes tiennent quand même relativement en haleine. Le film n'apportera pas vraiment de réponses... autant dire rien de plus à la saga. Au début du film, l'oncle rigolo de la famille, vétérinaire, explique qu'il s'est fait mordre par un chien très enragé, d'où sa vilaine blessure et l'infection qui s'en suivra... ensuite on continuera dans le délire religieux, avec une histoire d'anges arrivés sur Terre pour l'apocalypse (haha Rec4), ce qui reste, au final, toujours assez flou.

Je le recommande cependant aux fans de Rec et du genre, car il reste un bel hommage au film d'horreur. Malgré quelques retenues et maladresses, Rec3 reste une suite ambitieuse qui surprend par son originalité dans la saga.


Es mi dia. ES MI DIA !!!