dimanche 27 mai 2012


J-3
Dans 3 jours, Prometheus arrive enfin. Le film que j'attendais le plus cette année et pour lequel je n'en pouvais plus de compter les jours. Il arrive. C'est presque comme si il était là et j'ai peine à le croire. L'occasion de m'apercevoir qu'aucun article sur la saga créée par Ridley Scott n'avait été fait sur  ce blog. 


ALIEN 
Le 8ème Passager



 La forme ovoïde sombre aux reflets vert fluo sur fond de ténèbres... Cette jaquette me fascinait alors que je me baladais, tout jeune, dans le rayon SF/Fantastique/Horreur de mon vidéo club préféré. Je ne savais pas ce que c'était, je savais à peine lire le slogan "Dans l'espace personne ne vous entend crier.". J'ai vu ce film pour la première fois par hasard, j'avais 8 ans. Je suis resté scotché devant ces images aux teintes si caractéristiques, entre le vert au reflets jaunâtres et les ténèbres bleutées... et je me souviens de ce monstre sans yeux, cet être luisant et suintant au sifflement chuintant semblant se déplier et se dérouler jusqu'à devenir gigantesque. Et j'ai gardé ces souvenirs jusqu'à ce que je puisse louer la vhs moi même, 4 ans plus tard et voir ce film de façon plus intense et mature.





Rappel rapide de l'histoire que tout le monde connait déjà mais qui permettra juste de repréciser certains termes propres à la "mythologie" Alien dont au moins un que l'on retrouve dans Prometheus.
En 2122, l'équipage du Nostromo, navire spatial de commerce s'en retourne vers la Terre au grand plaisir de son équipage, nostalgique de leur planète natale. Mais ils reçoivent en cours de chemin un signal qui va leur faire faire une escale sur une planète isolé sur laquelle ils vont trouver l'épave d'un vaisseau circulaire (cf la bande annonce de Prometheus) qu'ils vont explorer. Dans une salle immense, habité par un cadavre humanoïde démesuré, à la cage thoracique explosée,  assis sur une sorte de télescope (le Space Jockey, cf la bande annonce de Prometheus également, qui devrait nous en dire plus sur cet être), le membre de l'équipage Kane (John Hurt) va tomber sur une énorme et très étrange quantité d'oeufs. En examinant un, celui ci va s'ouvrir, laissant s'échapper une créature arachnoïde,  ultra rapide et agressive, enroulant ses 8 pattes et sa queue autour du crane de Kane. Ramené inconscient à bord du Nostromo, le parasite toujours enlacé inexorablement autour de son visage, Kane provoque un mélange de peur et de tristesse confinant à la panique au sein du groupe. Au bout de plusieurs longues heures, ce parasite, le "facehugger" se détache de lui même et retombe, inerte, sans vie. Kane semble aller mieux, beaucoup mieux et l'ensemble de l'équipage rassuré et apaisé retrouve une ambiance presque festive en se réjouissant à table en pensant à leur destination convoitée. C'est la que Kane est pris de  convulsions, se tord sur lui même, se contracte, devient incontrôlable sous l'emprise d'horribles spasmes, finissant par s'éjecter de ses collègues pour finir sur la table, hurlant de douleur, sa cage thoracique craquant sous les coups d'une chose semblant sortir de son corps... C'est là qu'une créature transperse son abdomen, montrant sa face sans yeux sanguinolente à l'assemblée déconfite avant de surgir hors de la carcasse de son infortuné ex-hôte, troquant ses entrailles  pour celles  vaisseau, plus adaptées à ses futurs dimensions.  Cet être était un bébé, appelé "chestburster", amené à grandir et à décimer tout l'équipage un à un, ces derniers mettant tout en oeuvre pour l'anéantir à l'exception de l'officier Ash (Ian Holm) , le cyborg ou "synthétique" chargé du maintient des procédures et au faux semblant de bienveillance sur le groupe, semblant cacher des connaissances et des intentions  étranges vis à vis de ce monstrueux tueur tortueux et ténébreux.






Je n'ai pas franchement de critique à faire de ce film tant tout a déjà été dit, et c'est pour ça que je préfère raconter un peu de ma fascination pour l'oeuvre de Ridley Scott qui en un film s'est imposé comme un des maîtres de la science fiction, du fantastique et de l'horreur. Ce huis-clos étouffant à la limite du suffocant le long de conduite d'aération sirupeuses et suintante sur fond de plic-ploc réguliers et stressants, porté par une bande sonore terriblement absorbante.




Un chef d'oeuvre impérissable à l'atmosphère inimitable offrant à une jeune actrice un rôle inoubliable qui en viendrait presque à lui subtiliser sa véritable identité, et ce, principalement parce que Sigourney Weaver est et restera par la suite l'actrice parfaite pour ce personnage, Ellen Ripley, avec ses yeux emprunts à la foi de peur panique et de détermination destructrice.
Un film magnifique et inclassable.


ALIENS Le Retour

Envisager une suite était quasiment inévitable, mais je pense que si j'avais eu l'age requis à l'époque, j'aurais douté des capacités de James Cameron à offrir une continuité potable à l'oeuvre de Ridley Scott. Ça me parait étrange même de dire ça alors que ce film, Aliens Le Retour est, d'un point de vu strictement subjectif et totalement affectif, presque un chouïa au dessus de l'oeuvre d'origine. Je dis ça parce que ce fut une de mes premières VHS et que bien avant d'acquérir Le 8ème passager et de pouvoir le voir à nouveau pour redonner vie à tous ces souvenirs que j'en gardais, j'ai vu, vu, vu et revu ce second opus de la saga d'Ellen Ripley face aux xenomorphs hostiles, griffus, et aux dentiers multiples. Je ne m'en lassais pas et revivais chacune des scènes avec la même intensité en m'enfermant dans le noir pour profiter de cette atmosphère propre d'une façon étrangement commune à Ridley Scott et  James Cameron.



2179. Une navette errant au fin fond de l'espace est récupérée par une chance inouïe et rapatriée sur une station spatiale militaire. Ellen Ripley y est retrouvée et  réanimée, sortant de cryogénisation et reprenant conscience 57 ans plus tard, seule survivante avec son chat, Jones. Les agents de la compagnie Weyland-Yutani, dirigeant le trafic et propriétaires de cette station ne semblent pas croire  un mot de l'histoire de monstre farfelue de Ripley, qui va s'acharner corps et âme à tenter de se faire entendre, surtout lorsqu’elle apprend que la planète d'origine a été colonisée, là même où  son coéquipier Kane avait été la première victime, découvrant les oeufs. S'en suit une descente sur la planète en question, LV4-26, avec laquelle tout contact est soudainement coupé et qui semble étrangement déserte.
Ellen sait. Elle y va la peur au ventre, à peine sortie d'un sommeil sans rêve pour se retrouvée plongée dans  son pire cauchemar,  entourée d'une équipe de marines prenant l'histoire pour une partie de rigolade... jusqu'à ce que...




Ces film, mis côte à côte,   sont pour moi deux  films absolument parfaits et indémodables dans leur genre, le deuxième prolongeant le premier en privilégiant le coté "action - punchy" voir un brin jeu vidéo à la Doomlike, pour l'amputer légèrement de la dimension huis-clos oppressant du chef d'oeuvre de Scott. Mais Cameron ne se contente pas de ça, il garde "l'esprit" et "l'atmosphère" Alien dans un respect total, ouvrant le huis-clos vers une déambulation de rats traqués dans des couloirs sombres et humides, inhospitaliers et anxiogènes, un labyrinthe mortel dont le minotaure s'avère être une des plus grandes réalisations en matière d'effets spéciaux animatroniques que le cinéma nous ait offert, ainsi qu'une icone de plus et désormais "inaliénable" de l'univers Alien : La Reine Alien. Véritable chef d'oeuvre d'élaboration des studios Stan Winston, ce monstre de 1986 n'a pas pris une ride et, bien au contraire gagne en charme avec le temps.




James Cameron installe sa marque de fabrique après son Terminator de 1984 comme le réalisateur génie de l'incroyable au visuel époustouflant tout en prolongeant l'oeuvre de Ridley Scott sans l'entamer. Il lui offre sa patte et ses petits rajouts, avec un brin de plus dans la mythologie Alien, ouvrant des perspectives à cet univers si riche, et surtout, permet au personnage d'Ellen Ripley de s'affirmer réellement dans une dimension réelle de femme guerrière obstiné et prête à tout, gardant autant de hargne pour sauver sa vie que pour la risquer, encore une fois magnifiquement interprétée par une Sigourney Weaver absolument parfaite. Une continuité. Ces deux films relativement différent sans l'être réellement s’enchaînent à merveille, l'un étant le complément de l'autre et inversement. Chef d'oeuvre.


ALIEN³


Le troisième. Le controversé Alien 3 (s'écrivant Alien³)  de David Fincher. 
Controversé parce que pour beaucoup  en deçà de l'ampleur des deux premiers, tant pour les accrocs de l'oeuvre originel que pour les fan inconditionnel et fiers défendeurs de sa suite. Il est vrai que le film pêche un peu par plusieurs points, et tente la carte d'étonner les fans,  souffrant d'une hésitation entre l'animatronique et le tout début des effets d'images de synthèse (ayant plutot mal vieillit mais heureusement se faisant rares),  prenant le risque de nous montrer une Ellen Ripley légèrement revisitée, faisant des choix relativement personnels en la plongeant dans cet univers barbare carcéral à l'atmosphère proche d'un Mad Max. 






Ripley se retrouve à nouveau abandonnée, Newt, Hicks et les restes de Bishop ayant périt dans le crash de leur navette sur une planète-prison, sorte d'Alcatraz spatial ou se trouvent les pires rebuts de l'humanité. Seulement elle ne se crash pas totalement seule  et un "visiteur" va de nouveau foutre le bordel, transformant les gros durs de taulards, tueurs, violeurs, dealers et autres en fillettes apeurées. Étrangement, le xénomorphe semble ne pas vouloir faire de mal à Ellen cette fois...



Pour faire simple, j'adore ce film. Je suis d'accord sur le fait que pris séparément, il est de moindre importance que les deux premiers, mais vu dans une continuité, il se trouve être la conclusion parfaite d'une trilogie d'exception. L'esthétique et les ambiances de David Fincher (clairement reconnaissable) collant parfaitement à cette saga, dans une continuité amenée presque comme évidente,  évoluant petit à petit de l’aseptisé  spatial du premier au crade, rouillé et post-apo de ce troisième. 

Fincher appuie à sa manière le personnage de femme guerrière de Ripley, lui rasant le crane en lui donnant un air très masculin, puis la transforme en véritable meneuse d'hommes, allant jusqu'à en faire une sorte de  chef de guerre et de stratège. Elle connait la bête, à chaque fois un peu plus et au fin fond des abysses de la peur, c'est au final elle qui reste la plus lucide. 













Puis il y a l'alien. Là aussi, le réalisateur apporte sa touche nouvelle au mythe. Cette fois, la créature ne sort pas d'un humain mais d'un chien (une sorte de yak ou buffle local dans la version Director's cut, version qui a mon sens est moins bonne que la version ciné)  et est légèrement différente, Ripley disant "n'en avoir jamais vu des  comme ça." L'alien est plus rapide, coure sur les murs et se faufile comme une anguille, transformant chaque conduit d'aération et chaque recoin de cet amas de taules putrides en un terrier mortel d'une araignée toujours en quête de sang.



Le final grandiose reste à mon sens la clôture parfaite de ce qui  est toujours et restera la plus grande trilogie de euh.. Science Fiction/Fantastique/Horreur, une trilogie inclassable pour un mythe inoubliable. Ellen n'a vécu depuis des dizaines d'années que pour anéantir cet être sanguinaire, la suivant où qu'elle aille, ne lui laissant aucun répit. Il était normal qu'il se retrouvent aussi pour une dernière fois dans la mort, dans un face  à face de Reines. 





ALIEN 4 : Resurrection 


Le 4ème et dernier opus de la  saga réalisé par notre Jean-Pierre Jeunet national et le seul que j'ai pu voir au cinéma. 

Ce film fait bel et bien partie  de la saga, il ne lui fait pas d'ombre et est  bourré de bonnes idées. Le personnage de Ripley est à nouveau réinventé, cette fois ci étant reconstituée par clonage à partir d'une goutte de sang. Cette Ripley est habité par l'instinct du xénomorphe qu'elle connait mieux que jamais, ayant dans ses propres veines du sang empli des gènes d'une Reine de cette race chasseresse et mortelle. 
La prestation de Sigourney Weaver est encore une fois parfaite, s'imposant comme la Reine de SA saga, écrasant les autres personnages (pourtant nombreux) qui le ponctuent. 
Les aliens qui  nagent, Ellen surpuissante, reniflant comme un loup affamé... c'était des idées qui font de ce film quelque chose de toujours cool à regarder et plus simplement réellement bon.



Mais... pouvait-on réellement redonner vie à Ripley de cette façon ? Après le final du 3 ? J'ai toujours un peu de mal  à considérer Alien comme une quadrilogie tant les trois premiers sont une continuité sublime vers une fin parfaite semblant s'imposer d'elle même au final comme évidente. 
Le 4 est embourbé dans cette "mauvaise idée" qui lui était nécessaire : Le clonage de Ripley qui fait que nous n'avons  finalement pas affaire à la réelle Ripley, mais un des multiples essaies de sa reconstitution. A cela s'ajoute le clou du spectacle avec  l'alien "humain" pour contrebalancer Ripley, l'humaine "Reine alien" qui tient plus du  gentil bonus  que du réel apport à la  mythologie Alien. 


Et c'est comme ça que ce 4 s'impose. Un bonus de choix pour les fans de la saga. Une belle réalisation qui offre à Sigourney Weaver un ultime rôle dans la peau de son double identitaire. 

Et c'est toujours plaisant. 

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