mardi 21 septembre 2010




Dolph Lundgren

J'entreprend de créer aujourd'hui une nouvelle rubrique, à savoir "Acteurs déchus". Parcequ’il y'a des acteurs qui nous ont marqué, qui ont eu leur instant de gloire puis sont passés et ont disparu, ou presque. Et parcequ’on ne les oublie pas.

J’inaugure donc cette rubrique avec mon coup de coeur depuis quelques mois déjà. Ce coup de coeur est d'ailleurs l'objet premier de la création de ce "Acteurs déchus".
Ce coup de coeur c'est Dolph Lundgren (Né Hans Lundgren).
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas vu énormément de film de l'acteur, mais juste assez pour pouvoir me permettre de dire qu'il excellait dans les année 80-90 dans des rôles minables de série-B ou de Rambolike pourris. On le trouve à l'affiche des maîtres de l'univers (adaptation de Musclor au cinéma), Dans les griffes du dragon rouge avec Brandon Lee (quand même!), Punisher, Scorpion rouge ou encore Dark Angel (I Come In Peace) dont vous trouverez une réplique dans les "citations cultes". Dark Angel m'avait quand même marqué étant gosse, en voyant des extraterrestres de 2m50 aux yeux blancs se balancer des CD à la gueule (!!!). N'oublions pas le role d'ancien sergent aux coté de VanDamme dans Universal Soldier, un rôle qui marquait les prémices d'un futur personnage dans lequel il allait exceller à l'avenir et dont je vais parler.

C'est comme si il n'avait jamais trouvé la chance de montrer son talent, ou du moins de l'exploiter à nouveau. A nouveau oui. Parceque l'acteur, champion d'Europe de Karate Kyokushinkai, est rentré réellement dans le cinéma en 1985 dans le role qui donna à Lundgren son image, à tel point qu'il est l'image type de l'acteur qu'on appelle pas par son vrai patronyme mais par le nom de son personnage, à tel point que son image fictive est devenue plus importante et réelle que l'acteur vivant. J'ai nommé, Ivan Drago.
Grace à Sylvester Stallone qui lui offre sa chance dans Rocky IV pour incarner l'indestructible boxeur Némésis russe Ivan Drago, Dolph Lundgren explose littéralement à l'écran, devenant à lui tout seul l'icone "du mal" de la série Rocky, L'icone Badguy, symbole de froideur et de mort. Et ces deux mots, Dolph les traduit à merveille. Il est la destruction en personne, l'annihilation incarnée. Froid, sans pitié, sans sentiment, sans émotion. C'est une machine de guerre, un engin de mort contenu par son gouvernement et lâché comme un chien enragé, ravageant tout sur son passage.
Contenu. Emprisonné. Une bête enchaînée. On doute dans le film du libre arbitre de Drago, de sa propre capacité à penser. Et ça, les acquéreurs des éditions récentes VHS puis DVD ne peuvent que s'en douter de par l'attitude du monstre russe, mais il y'a un peu d'humain en Drago. Dans la première édition de la VHS qui se vendait encore au début des années 90, on a le droit à un sous titre quand au milieu du combat contre Rocky, Drago attrape son manageur par le cou et le soulève du sol après que ce dernier l'ai frappé en lui criant "Gagne!" (en russe). A ce moment Drago tenant fermement l'homme à bout de bras crache des mots en russe, dont la traduction n'est présente que dans ces premières éditions de la VHS (que j'ai) : "Je ne me bat pas pour vous, je ne me bat pas pour mon gouvernement, je me bat pour la victoire, je me bat POUR MOI".
Drago s'exprime, Drago pense (donc Drago est ;) ).
Parce que ce role, Dolph Lundgren ne fait pas que l'appliquer, il le vit réellement, son regard, ses dodelinements de la tête, son air faussement perdu et intimidé dissimulant une puissance colossale... ("ce que son poing rencontre est détruit")... et cette froideur... cette froideur sans fond vide comme la mort est si bien interprété par l'acteur qu'on a beaucoup de mal à le voir avec le sourire dans des photos de prod' ou autre... Dolph Lundgren aura décidément bien du mal à se faire une place et à exister écrasé qu'il est sous Ivan Drago.
On y croit, on le craint, il est invincible, c'est une montagne imperturbable et indestructible. Et c'est cette perfection dans le rôle qui fait qu'on hait Drago, on le craint terriblement, tout derrière un écran qu'il soit, mais on le hait, un plaisir dissimulé et insinué d'étrange fascination de la mort que nous offre ici Dolph par sa prestation.
Ce mur, cette façade sans voix qu'est Drago et derrière laquelle se terre l'inconnaissable, l'insondable, l'inconnu, encore une symbolique forte de la mort incarnée par le suédois Dolph.
Et c'est tout ce jeu qui ne rend que plus jouissif le combat final quand Rocky commence juste à lui démonter la gueule. ("Il est touché!! Le russe est touché!! Et méchamment même!! C'est au tour de Rocky Balboa de revenir sur Drago!!").
Un hommage à un acteur sur un seul film? Et oui, c'est le cas, parceque ce rôle est réellement interpréter divinement par un acteur à ses début qui semble expier tout son coté sombre dans le film en devenant l'espace de 1h30 la dévastation en personne. La grande Faucheuse avec des gants de boxe.
En un seul film? Pas tout à fait.
En fait, Ivan Dra... Euh, Dolph Lundgren pardon, après avoir enchaîne les rôles sans importance a, que très récemment eu le droit à une seconde chance. Et encore une fois, c'est Stallone qui lui offrit. (Merci Sly).
Je veux parler de Expendables unité spéciale.
Ce film dont je fait une critique en deux temps sur ce meme blog semble au premier abord, et c'est en fait réellement le cas, particulièrement dédié au duo Stallone-Statham, laissant hélas de coté le reste du casting pourtant tellement alléchant... Mais 1h50 c'est court pour développer 8 personnages... (Jet Li... snif..).
Alors? Stallone-Statham? Moi je dis non. Il n'y'en a qu'un qui retient réellement l'attention, qui marque réellement de par sa prestation, qui ressort du lot par son développement psychologique. Ce type, c'est Gunnar Jensen, interprété bien-sur par Dolph Lundgren. Il excel cette fois ci dans un rôle de type psychotique timbré incontrôlable et imprévisible aux petits yeux pétillants de cruauté. Gunnar devient le seul personnage réellement profond du film, loin de l'idylle de Statham ou du coté protecteur vengeur de Stallone, Dolph est un fou, on ne peut le maitriser, il devient un danger, imprévisible et inquiétant.. On retrouve le personnage qu'il jouait dans Universal Soldier, en plus poussé et plus convaincant. Tordu et torturé, Gunnar Jensen est un fou dangereux... mais pas que.. (voir fin..).

Voilà pour mon coup de coeur de ces derniers mois, un acteur qui m'avait marqué à vie en un seul rôle et qui peutetre tient en main actuellement sa renaissance.

"Drago, c'est un regard sur le futur."

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